Dans mon cabinet, j'accueille de nombreuses personnes en souffrance. Fatigue chronique, mal-être diffus, burn-out, dépression… Et, bien souvent, derrière ces états douloureux, un point commun émerge : une exigence intérieure immense, une pression constante, une quête – parfois inconsciente – de perfection.
Mais alors… chercher à être parfait.e,est-ce un objectif noble et stimulant ? Ou une injonction qui finit par ronger l’estime de soi ?
La perfection comme moteur : un idéal inspirant
Tendre vers la perfection peut, dans certains cas, nous tirer vers le haut. C’est cette voix intérieure qui nous pousse à nous améliorer, à donner le meilleur de nous-mêmes, à ne pas nous contenter de la facilité. Elle nourrit la rigueur, l’implication, le désir d’apprendre, de grandir.
Certaines personnes trouvent même une forme de joie dans l’effort, dans cette marche vers quelque chose de plus grand. Elles acceptent de ne pas atteindre la perfection à chaque fois, mais se nourrissent du chemin parcouru, des progrès réalisés. Et c’est là que la quête reste saine : quand le regard posé sur soi reste bienveillant, même dans l’imperfection.
Mais lorsque l’exigence devient tyrannique…
Pour d’autres, cette même quête de perfection devient un fardeau invisible mais pesant. Elle ne laisse aucune place à l’erreur, au repos, à l’acceptation de ses
limites. Parfois, cette exigence vient de l’intérieur : une voix critique, un "il
faut", un "je dois" que l’on répète comme un mantra… ou comme une injonction impossible à satisfaire.
Parfois, elle a été insufflée de l’extérieur : un parent très exigeant, un.e enseignant.e humiliant.e, un supérieur jamais satisfait, une société valorisant la performance au détriment de l’humain.
Dans ces cas-là, la perfection devient une condition pour se sentir digne : digne d’amour, de reconnaissance, d’attention, ou même d'exister pleinement. Et lorsqu’elle n’est pas atteinte – ce qui arrive inévitablement – la personne ressent une forme d’échec profond, comme si elle avait failli dans son être même.
Avec le temps, ces expériences peuvent s’enregistrer dans le corps et dans les cellules comme des "mémoires douloureuses". Des situations apparemment banales (comme une critique, un échec, une remarque désobligeante ) viennent réactiver ces blessures anciennes. Et la réaction émotionnelle devient disproportionnée, parce qu’elle touche un point sensible, un souvenir enfoui… souvent mal digéré.
Ce sont ces mémoires non traitées, parfois inconscientes, qui peuvent à la longue affecter la construction de soi. Elles nourrissent un sentiment d’insécurité intérieure, une peur constante de ne pas être à la hauteur, et un besoin épuisant de prouver sa valeur.
Et si la perfection n’était pashumaine… mais le chemin, profondément vivant ?
Et si nous acceptions que la perfection absolue est peut-être… un idéal divin, une étoile polaire ? Quelque chose vers quoi nous tendons, sans forcément devoir l’atteindre ?
Alors, peut-être pourrions-nous :
- Porter notre attention sur les progrès réalisés,
- Valoriser les efforts fournis, même sans résultat parfait,
- Nous réjouir de ce qui est là, même s’il reste imparfait.
Car c’est bien le chemin parcouru, les ajustements, les prises de conscience, les pas en avant qui forgent notre évolution.
Un accompagnement pour déposer l’armure
Dans les soins que je propose, notamment ceux liés aux mémoires cellulaires, nous allons explorer ces blessures liées à l’exigence, à la perfection, à cette voix intérieure qui juge sans relâche. Nous y déposons des couches de pression, de non-reconnaissance, de déception.
Et petit à petit, nous réapprenons à nous regarder avec douceur, à accueillir nos forces, nos limites, nos rythmes.
Car au fond, ce que nous cherchons toutes et tous, ce n’est peut-être pas la perfection…Mais la paix avec nous-mêmes.